jeudi 3 avril 2014

Le style Louis XV

Le style Louis XV fut "un retour au sentiment de la vie et de l'humanité". Le mot de Michelet: on ne saurait mieux dire. Si l'architecture et le mobilier du 17e siècle étaient surhumains par les dimensions, par la noblesse héroïque des motifs du décor, ils étaient assurément inhumains par leur manque de confort et d'intimité.


 Fauteuil à Châssis "en Cabriolet" par Jean-Nicolas Blanchard par la galerie Berger

Ceux de l'époque Louis XV sont humains en tout. Conçus dans leurs moindres détails pour l'agrément de la vie individuelle et de la vie de société, réduits à l'échelle de notre stature après la manie de grandeur qu'avait eue l'âge précédent, ils s'inspirent aussi de la nature vivante dans leurs lignes et les éléments de leur décoration. Quand on entre dans un intérieur Louis XV d'une parfaite adaptation aux besoins de la nature humaine; et en s'abandonnant à un douillet fauteuil bergère dont le matelas de duvet cède moelleusement, on ne peut s'empêcher de se dire 'Qu'il fait bon vivre ici!'


Commode estampillée J.M Chevallier d'Epoque Louis XV : la Galerie Pellat de Villedon

Au début du dix-huitième siècle, l'habitation subit une transformation radicale, produite par le souci de la commodité et celui de l'intimité: l'un ramène les pièces à des dimensions plus mesurées, perfectionne le chauffage, multiplie les dégagements; l'autre a pour effet de séparer la partie du logis destinée à la vie sociale de celle qui est réservée à la vie intime.
Sous Louis XIV encore, on n'avait qu'une enfilade de vaste pièces à tout faire, se commandant les unes les autres, et ou tout était sacrifié à l'apparat: on y dormait, on y mangeait, on y recevait ses visiteurs, on y dansait, on y travaillait; toute commodité en était absente et l'on y grelottait tout l'hiver. Quelques années après , tout est changé: l'architecte met deux fois plus de pièces dans le même espace, et chacune est spécialisée.


 Belle glace Louis XV aux Chimères : Galerie Mazarine

Voici comment, sous Louis XV, était rédigée une annonce d'appartement à louer: "un appartement de dix pièces distribué en antichambre, salle à manger, pièce de compagnie, seconde pièce de compagnie disposée pour l'hiver, un petit cabinet de bibliothèque, un petit cabinet de société, et appartement à coucher, avec les gardes robes." Tout y est; c'est notre appartement moderne, et même avec un raffinement que nous n'avons plus: le salon d'hiver et le salon d'été. Il n'y manque que la salle de bain; mais il ne faut pas croire qu'elle fût toujours absente. Blondel, dans ses projets de "maisons de plaisance, c'est à dire de petits châteaux, ne l'oublie pas, non plus que d'autres commodités qu'il multiplie. Il y introduit aussi le cabinet de toilette, grande nouveauté qui ne devait pas devenir usuelle avant le siècle suivant. Notons enfin que l'ascenseur lui-même existait sous le nom de chaise volante.

mardi 26 novembre 2013

Faïence de Marseille

C'est aussi au feu de moufle que furent décorées les faïences de Marseille, du moins dans la seconde période de leur fabrication. Les manufactures de cette ville furent nombreuses, et leurs produits se recommandent presque tous par la variété et la pureté de la forme, par la finesse et la richesse du décor.


La plus importante et la plus renommée des faïenceries marseillaises fut celle de Savy, qui, à la suite d'une visite du comte de Provence, fut autorisée à prendre le titre de Manufacture de Monsieur,frère du Roy. Celle de la veuve Perrin et de Joseph Robert jouissent aussi d'un juste renom auprès des amateurs.

 
Rare assiette en faïence de MARSEILLE - XVIIIème siècle présentée par Galerie Orely's


La production de ces divers céramistes visa surtout l'imitation de la porcelaine. Les peintres s'inspirèrent de modèles gracieux, et soit qu'il représentât des scènes champêtres, des vues maritimes, des insectes ou des fleurs, soit qu'on l'exécutat en polychromie ou en camaïeu rose, leur décor fut toujours traité avec un soin rare et souvent avec un talent réel. On a aussi de Marseille des céramiques à fond jaune d'un grand éclat. Ces dernières faïences furent imitées à Montpellier par un Marseillais, André Philip, qui fonda, en 1770, une manufacture dans cette dernière ville.



lundi 18 novembre 2013

Antiquités intemporelles : la pendule ancienne

La pendule ancienne rivalise d'ingéniosité pour faire conjuguer le Beau et la Précision. Un véritable chef d'œuvre de l'horlogerie ancienne.


De l'horlogerie à la pendule ancienne

La première pendule a été créée en 1657 par le physicien hollandais Christian Huygens. Il reprit l'idée ingénieuse de Galilée qui consistait à appliquer l'oscillation d'un pendule sur une horloge. La pendule rencontre rapidement un réel succès dans toute l'Europe et s'introduit en France dès le milieu du XVIIe siècle.

La pendule Louis XIV s'approprie le style de l'époque : des lignes sobres et des bronzes finement ciselés aux motifs mythologiques ou allégoriques. De nombreux artisans sont à l'origine des pendules anciennes : non seulement des horlogers, mais aussi des ébénistes, des fondeurs, des sculpteurs, des ciseleurs. André-Charle Boulle dessine d'ailleurs quelques modèles de pendules en marqueterie et bronze doré. Le cartel Louis XIV et la pendule religieuse sont des antiquités phares de l'époque.





Les pendules anciennes : un charme éternel 

La pendule ancienne connaît un âge d'or pendant le style Louis XV. Dédiée à la haute bourgeoisie, la pendule Louis XV adopte le style rocaille et le bronze doré finement ciselé sur toute sa surface. La pendule à poser se compose d'un socle très luxueux, parfois rehaussé de porcelaine. La représentation d'animaux est très présente sur la pendule Louis XV.

Sous le règne de Louis XVI, la pendule adopte l'esthétique néoclassique et se décline en plusieurs modèles : pendule Louis XVI portique (représentant un temple antique à pilastres), pendule Louis XVI borne (rectangulaire et sculptée), pendule squelette (mécanisme apparent) et pendule à sujet (dieux et déesses, personnages mythologiques, représentations pastorales).

Durant le style Directoire, la pendule s'agrémente de palmettes et de sphinges. Le style très dépouillé de la pendule squelette met en valeur le talent des horlogers et rend hommage au temps, à l'astronomie, ainsi qu'aux signes du zodiaque. Le style Directoire s'achève sur sa principale innovation : la pendule au nègre.

jeudi 14 novembre 2013

Caractéristiques du miroir Louis-Philippe


Synonyme de sobriété absolue, le miroir ancien Louis-Philippe affectionne les contrastes entre les  reflets mats et les dorures brillantes, dans un jeu de lignes droites et d'angles arrondis.



Description du miroir Louis-Philippe
Commençons par situer le miroir Louis-Philippe dans son époque. Datant du XIXe siècle, le style Louis-Philippe (1830 - 1848) se situe entre le style Restauration et le style Napoléon III. Le miroir Louis-Philippe possède un caractère plus sobre et plus massif, qui privilégie davantage le confort à la recherche d'esthétisme. Il conserve les caractéristiques de la Restauration qu'il conjugue avec l'influence de la Renaissance, du Moyen-Age et du style Louis XV.

Le style Louis-Philippe marque le début de l'industrialisation du mobilier. La fabrication en série des miroirs leur confère une extrême simplicité, dépourvue de motifs et d'ornementations. On entre dans une ère dédiée à la production rapide et bon marché, laissant de côté le travail artisanal et minutieux d'ornementation.

Miroir Louis-Philippe : vers plus de simplicité
Adoptant un retour à la sobriété absolue, le miroir Louis-Philippe adoucit ses lignes  rectangulaires par des angles arrondis sur la partie haute. Ce miroir abandonne peu à peu le fronton en stuc pour un encadrement plus simple mais généralement doré (à la feuille d'or ou d'argent).

Le miroir Louis-Philippe se caractérise par de larges bordures plates rehaussées par un subtil contraste entre or mat et or brillant. Habillé de frises d'oves ou de rangées de perles, le miroir Louis-Philippe rappelle souvent l'esprit du style Louis XV mais l'ornementation reste toutefois moins fine, réduite à sa plus simple expression. Certains modèles de miroirs Louis-Philippe sont agrémentés de volutes et d'entrelacs de style rocaille, ce qui introduit peu à peu l'esprit baroque du style Napoléon III.

vendredi 1 novembre 2013

Les faïences de Lille

La fabrication lilloise de faïences subit l'influence indiscutable de la céramique rouennaise. Il y a, en effet, entre ces deux centres de production plus qu'un lien de parenté. La copie est flagrante.

Assiette en faïence de Lille aux oiseaux aquatiques


La première manufacture établie à Lille, en 1696, fut fondée cependant par un faïencier de Tournay, Jacques Bossu. Cette manufacture demeura dans la famille de son fondateur. Elle fut, après la mort de Jacques Febvrier, expoitée jusqu'en 1773 par son gendre Boussenaer, puis par les filles de celui-ci.
Dès le début du 18ème siècle en 1711, une autre fabrique avait été créée par un homme nommé Petit, et l'exemple de ce dernier fut suivi, car on compta, durant quelques années, jusqu'à cinq manufactures fonctionnant simultanément dans la ville et les faubourgs de Lille. Toues ces faïenceries fabriquèrent des carrelages et des vaisselles imitant les articles de Rouen et plus tard ceux de la Hollande.

Les faïences de Valenciennes, dont la fabrique principale fut fondée vers 1745 par un Lillois du Nom de F.L Dorez, sont remarquables comme execution.

Faïences du 18ème siècle

mardi 30 juillet 2013

La Tapisserie sous Louis XV

L'art de la tapisserie ancienne, qui avait brillé d'un si vif éclat sous Louis XIV, donne quelques signes de décadence; les bordures des tapiisseries sont parfois trop grandes, et il n'est pas rare qu'elles soient faites à l'imitation des cadres sculptés. Une innovation consiste à couvrir les sièges de paysages et de pastorales.

La suite de tapisseries des Chasses de Louis XV, d'après les cartons d'Oudry, compte parmi les meilleurs oeuvres de l'époque Louis XV pour la vigueur et l'harmonie du coloris. C'est en 1726 que le peintre Oudry, nommé directeur de la manufacture de Beauvais, fit exécuter la suite célèbre des Fables de la Fontaine.



On doit au peintre Claude Audran les cartons des Portières des dieux et des Mois grotesques, au peintre Coypel ceux de l'Histoire de Don Quichotte, qui sont conservés au château de Compiègne et comprennent vingt-huit sujets. Jean-François de Troy donna aux Gobelins les cartons de l'Histoire d'Esther, et ceux de l'Histoire de Jason. Le peintre Natoire est l'auteur des cartons de l'Histoire de Marc-Antoine.
Une mention spéciale doit être faite de la suite des Amours des dieux, dont on peut admirer quatre tapisseries au Musée du Louvre. Cette suite, qui fut exécutée, en 1757, par la manufacture des Gobelins, d'après les cartons de Boucher pour les sujets et d'après ceux de Teissier pour les fleurs, appartient à l'époque de transition du style Louis XV au style Louis XVI

samedi 27 juillet 2013

La peinture sous Louis XVI

Parmi les peintres sous Louis XVI, nous pouvons citer:

Fragonard (1757-1806), élève de Boucher, est supérieur à son maître par la fougue qu'il met dans ses tableaux, pas ses trouvailles de lumière, par son lyrisme. Ses Baigneuses du Musée du Louvre peuvent donner une idée de son talent.



Les Baigneuses


Greuze (1725-1805) a été très discuté. Si on lui reconnaît une grande précision de dessin, une douceur agréable dans le coloris, une grande clarté de composition, on lui reproche, d'autre part, non sans raison, sa fadeur, sa sensiblerie et son manque de naturel.
Il est à la fois sentimental et sensuel, sentimental dans son Accordée de village, sensuel dans sa Cruche cassée.
Cruche cassée


Hubert Robert (1748-1825) représente le gout de l'époque pour l'Antiquité. Il a créé un genre qui rappelle l'oeuvre du graveur Piranesi; ses paysages sont inspirés des ruines  romaines de France et d'Italie.

Josphet Vernet (1714-1789) est surtout célèbre par ses représentations des ports de France. Bien qu'habilement composés, ses tableaux manquent un peu d'originalité; l'atmosphère y est toujours la même.

Jacques-Louis David (1748-1825), qui appartient plutôt au style Empire qu'au style Louis XVI, professait une admiration sans bornes pour l'Antiquité. On lui a reproché sa froideur, son manque de mouvement et de pittoresque et surtout sa lumière s'atelier. Son fameux tableau l'Enlèvement des Sabines, au Musée du Louvre, donne une idée de sa manière pleine d'austérité.
l'Enlèvement des Sabines


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Il y a lieu de mentionner enfin Mme Vignée-Lubrun (1755-1842), dont le talent facile et agréable est sans grande profondeur. Elle nous a laissé quelques tableaux d'une grâce particulière, dont un des plus connus est celui ou elle s'est représentée elle-même avec sa fille, et qui est conservé au musée du Louvre.