dimanche 19 mai 2013

Le Mobilier Louis XV

L'élément déterminant du style Louis XV fut sans contredit l'implantation au Faubourg Saint-Antoine de plusieurs familles d'ébénistes allemands qui apportèrent dans leurs bagages le style Rococo, dont le public français ne tarda pas à s'engouer. Ces familles, d'ailleurs, se francisèrent et devinrent des dynasties dont les chefs se perpétuèrent jusqu'au milieu du XIXe siècle. Au début du règne de Louis XV, leurs créations se développent sous le signe d'une fantaisie parfois outrancière. Courbes et contre-courbes décrivent des arabesques. La ligne droite semble maudite.
Commode Marqueterie Boulle Ecaille Rouge Galbée Style Louis XV présentée par Chenal et Gaubert

Le déploiement de ce Mobilier Louis XV n'a été rendu possible que par l'usage des débits à double courbure qui permirent de chantourner le bois sur deux plans perpendiculaires: en élévation et en plan. Dès lors, la commode Louis XV a perdu son aspects massif de bloc épannelé. Les montants des commodes sont galbés, sa façade et ses côtés sont ventrus et son aspect a gagné en légèreté sans perte de volume. Les pieds de la commode Louis XV se terminent en pieds de biche ou en bigorneaux. Sur le commodes le bronze ciselé est toujours en honneur, mais les entrées de serrure et les poignées sont de style rocaille d'ou la symétrie est bannie. Si la marqueterie est toujours en progrès, on commence cependant à envoyer en Chine des meubles tout construits pour y recevoir un somptueux décor de laque de chine. Un peu plus tard, un ébéniste français mit au point une technique de vernissage à l'imitation des laques de chine et du Japon. Ce fut le Vernis Martin.





Voyeuse d'homme dite ponteuse par J.N. BLANCHARD Présenté par Philippe Glédel
Parie de Chaises présentées par Denoyelle


C'est dans la fabrication du siège Louis XV que la vulgarisation des tracés à double courbure allait apporter une véritable révolution. De rectangulaire ou trapézoidal, le plan du siège devint presque circulaire. Le dossier des sièges Louis XV plat fut abandonné au profit d'une forme cylindrique ou tronconique épousant le dos de l'utilisateur. Et la science des artisans était si grande qu'en dissimulant la plus grande partie des ceintures sous la garniture on put assembler les pieds de façon assez solide pour que traverses basses et croix de Saint-André devinrent inutiles et fussent complétement abandonnées. C'est aussi à cette époque qu'on commença à faire usage de ressorts pour les garnitures des sièges.

Malgré d'incontestables progrès techniques et d'heureuses innovations, ce style que sacrifiait tout au décor ne pouvait pas porter de fruits durables, car l'esprit français n'a jamais rechigné devant l'affirmation des structures. On l'a nommé injustement style Pompadour  alors que c'est cette favorite, en ses dernières années, que avait incité les ébénistes à s'assagir. 10 ans ans avant la mort de Louis XV , le style Louis XVI était né.

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