mardi 9 août 2011

83 ème Foire national aux antiquités à la brocante et aux jambon

Du 23 Septembre au 2 Octobre 2011
Foire nationale aux antiquités, à la brocante et aux jambons


Cet Automne à Chatou, au fil des stands, découvrez :
"Réception : Tradition des Arts de la Table"



CHATOU ET LES ARTS DE LA TABLE

Dresser une belle table est un plaisir partagé, toutefois cette discipline subtile qu’est l’art de la table répond à quelques principes élémentaires. Quelle ambiance privilégier? Comment s’y prendre? Quelle nappe choisir? Voici quelques informations déterminantes pour réussir où d’autres échouent.
Cet art de recevoir est aussi l’art de partager dans la convivialité, Il s’inscrit dans un rituel social avec ses codes et sa scénographie. « La cène » est peut-être le premier des repas historique. On y observe la disposition des convives autour du Christ qui ne laisse rien au hasard. A sa droite se trouve Jean, le disciple bien aimé. Aujourd’hui encore le maître et la maîtresse de maison siège au milieu de table face à face, à leur droite se placent les deux invités d’honneur. L’installation de la cour de France à Versailles vers la fin du XVIIe siècle jusqu’à la Révolution de 1789 voit l’apogée du « Grand service à la Française », du décorum et ses « brigades » de serviteurs. Cette notion de la table d’apparat perdure encore. Elle se dresse avec un soin particulier et se doit d’être opulente et se réfère à un certain académisme bourgeois.



 LA TABLE

Une table, ronde ou rectangulaire ? Elle est souvent rectangulaire, mais sous Louis-Philippe, l’époque romantique la préfère ronde ou ovale, plus conviviale moins austère. Cette même époque affectionne aussi les nappes blanches, damassées ou encore agrémentées de broderies. Les serviettes de table sont coordonnées. Le lin granité est omniprésent dans le linge de table. Il peut être décoré des monogrammes de la maison, orné de bordure en jours de Venise. Romantiques également, mais moins protocolaires les nappes brodées au point de Bayeux sont indiquées pour un déjeuner entre intimes. Des serviettes réalisées dans la même étoffe l’accompagne. Au XVe siècle, elles n’existaient pas encore, les convives utilisaient la nappe pour s’essuyer les mains et la bouche.

Les premières serviettes de table arrivent avec le siècle suivant, elles sont très grandes et parfois parfumées. Dans le cadre familial, après le repas les serviettes sont roulées dans un rond de serviette. Leur usage se répand sous Louis-Philippe, puis sous Napoléon III, en argent, gravé du monogramme de son propriétaire il a traversé les siècles.


LES COUVERTS

La notion de service de table désignant l’ensemble de la vaisselle harmonisée des verres et des couverts tels que nous l’entendons actuellement remonte au XIXe siècle. La table d’alors propose une disposition ordonnée des couverts. Désormais ils sont présentés dans leur ordre d’utilisation. Les couverts de qualité privilégient l’argent, le modèle uniplat est un grand classique depuis le XVIIIe siècle et toujours d’actualité. Pour reconnaître les couverts en argent, il faut observer leurs poinçons apposés sur la spatule. Ceux du XVIIIe siècle sont assez grands, de 3 à 4 mm, leurs contours sont souvent érodés et plus toujours identifiables. La manufacture Christofle illustre particulièrement par ces productions en argent massif l’orfèvrerie française des XIX et XXe siècles. Avant 1935 le poinçon de cette maison prestigieuse est une abeille enchâssée entre deux C et de trois étoiles.

Ensuite, ce poinçon présente la même abeille entre les lettres O et C et toujours de trois étoiles. Autre fleuron français de prestige, la manufacture Puiforcat est tout un symbole, tout particulièrement celui de l’orfèvrerie art déco. Architecturales, innovantes, les créations de Jean Puiforcat annoncent l’ère du design, elles présentent un poinçon carré ou en losange contenant les lettres E.P. Depuis 1838, l’argent

massif est frappé d’un poinçon à tête de minerve, elle remplace la tête de vieillard créée en 1919 et celle du coq encore plus ancienne de 1798. D’autres poinçons garantissent les métaux précieux. Les objets en platine revêtent une tête de chien, ceux en vermeil (argent plaqué or) la lettre V.

Quant à l’or, extrêmement rare dans les arts de la table, il présente différents poinçons attestant de sa pureté. La tête d’aigle indique un or de très grande pureté, ensuite viennent la coquille et enfin le trèfle pour un or de moindre qualité.

À chaque mets ses couverts, les poissons se servent avec des couverts plus petits. Les huîtres se servent avec une fourchette à deux ou trois dents munies d’un tranchant latéral.

Les fourchettes à dessert elles aussi sont habituellement munies de trois dents. Très en vogue sous Napoléon III, ces petites fourchettes sont parfois munies de manches décoratifs en corne en os, elles peuvent être en vermeil. Elles s’accompagnent d’une pelle à gâteau et de cuillères à entremet

assorties. Indispensable pour sublimer le goût, le sel arrive sur les tables dans une coupelle caractéristique : le saleron. Sous Louis XIV et Louis XV, ces salières sont de petits pots en argent munis d’un couvercle, souvent à décor de coquille. On se sert avec les doigts. Au cours du XVIIIe siècle, sa forme évolue vers la salière que nous connaissons actuellement, équipée de perforations, elle est en argent, en porcelaine, ou en verre.


LA VAISSELLE

Reine de la table, la vaisselle donne le ton. Son raffinement évolue avec les siècles et les aléas d’une époque. Pour renflouer les finances du royaume, Louis XIV instaure les taxes «somptuaires». Un impôt sur le luxe qui précipite à la fonte sa vaisselle d’or et d’argent. La noblesse suit. Leurs tables

voient alors arriver une nouvelle vaisselle raffinée . Comme l’a écrit Saint-Simon : « Alors, la mode voulut que tout ce qu’il y eut de grand et de considérable en France se mît à la faïence de Moustiers, reconnue comme la plus belle du royaume». Les assiettes et plats de service adoptent une unité jusqu’alors aléatoire, on parle alors de service. Au cours du XVIIIe siècle, la vaisselle de table gagne en homogénéité.

Souvent en faïence stannifère elle se pare de bord en accolade de bord chantourné, de décors peints polychromes.

L’assiette creuse, notre assiette à soupe d’aujourd’hui n’apparaît que vers l’extrême fin du XVIIIe siècle. On lui préférait jusqu’alors l’écuelle dite « à bouillon ». L’art de la table est inventif et sophistiqué et décline différents plats de service spécifiques. Ainsi, les asperges déjà appréciées de la Rome antique ont leur plat attitré. Souvent en porcelaine décorée aux motifs de ce légume méditerranéen, il se présente en deux parties superposées, l’une est perforée pour faciliter l’égouttage des turions.

Aujourd’hui comme hier, les collectionneurs de vaisselle en faïence ancienne ne jurent que par les « cinq grands ». Comprenons par là les cinq centres historiques français de production de faïence : Moustiers, mais aussi Marseille, Rouen, Strasbourg et Nevers.

Le premier faïencier de Moustiers, vers 1679, fut Pierre Clérissy.

Il fut le seul faïencier de cette ville jusqu’en 1715. Les décors des productions Clérissy s’inspirent principalement des gravures renaissances d’Antonio Tempesta. Un autre type de décor dit « à la Bérin » trouve son inspiration dans l’oeuvre du décorateur et ornementiste Jean Bérain, amateur d’arabesques et de personnages allégoriques. Les ateliers de Joseph Olérys et de Joseph Fouques lui succèdent. Ce dernier devient dès 1783 le principal faïencier de ce lieu de production des Alpes-de-Haute-Provence.


Au XVIIIe siècle l’atelier Fauchier et l’atelier de la veuve Perrin forgent la notoriéte de la Faïence marseillaise avec des décors marins typiques, des jetés de fleurs. La tradition faïencière de Rouen est très ancienne, elle remonte au XVIe siècle. Mais c’est un siècle plus tard, en 1644 que la fabrique de Faïence de Nicolas Poirel est fondée à Rouen. La polychromie des décors réalisés dans les ateliers Rouanais s’inspire des broderies d’alors et joue avec les bleus, les jaunes, et surtout un rouge unique qui fit sa gloire. Rouen produit avec son savoir faire reconnu des décors d’influence Chinoise. Le décor rocailles ou « à la corne » s’ensuit, son nom lui vient des représentations de cornes d’abondance, un sujet à la mode au XVIIIe siècle. La faïence de Strasbourg est liée à la dynastie Hannong, trois générations la produiront, elle connaît son âge d’or au cours du XVIIIe siècle et s’illustre principalement par des décors polychromes et fleuris.

La Faïence «grand feu» de Nevers a développé des décors caractéristiques ; les noirs et les rouges y sont absents, on leur préfère l’orange et le brun foncé. Au XVII et au XVIIIe siècle, la faïence de Nevers jouit d’une réputation exceptionnelle...

Différents décors se succèdent, le décor « persan » avec ses motifs bleus , verts ou jaunes sur fond blanc. Le « Nivernais » comme le décor « chinois » voient le jour dans la seconde moitié du XVIIe, les deux sont bleus sur fond blanc. Parallèlement au milieu du XVIIIe la porcelaine de Chine est à son apogée, importée par La Compagnie des Indes Française qui assure ce commerce. Plus résistante la porcelaine dure remplacera progressivement la faïence après que le secret de sa fabrication se soit répandu en Europe dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. On l’appelle porcelaine allemande. En 1800, le procédé de fabrication de cette porcelaine exceptionnelle est standardisé par la Manufacture de Sèvres.



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